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Trek aux gorilles en Ouganda

28 Jan 2019

Décembre 2018 : nous en sommes au 14ème jour de notre séjour en Ouganda. Ce jour, il est encore plus spécial que les autres. Ce jour, c’est lui qui nous a fait venir dans ce pays. Ce jour, on en rêve toutes les nuits depuis trois mois. Aujourd’hui, on va voir des gorilles !

La forêt impénétrable de Bwindi

Les gorilles de montagne, dont la population mondiale dépasse à peine les 1000 individus en ce début d’année 2019, vivent dans deux zones distinctes : dans le massif des Virunga (à cheval sur l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et le Rwanda) et légèrement plus au Nord dans la forêt de Bwindi, en Ouganda. Avec 14 groupes de gorilles « habitués » à la présence humaine, cette dernière est un endroit parfait pour partir à la rencontre des ces mythiques grands singes.

Il ne faut pas confondre le terme « habitués » avec une quelconque forme de domestication. Les gorilles sont et demeurent des animaux sauvages. Ces groupes n’ont juste plus peur des êtres humains et ils ne les fuient pas. C’est ce qui permet de venir les observer, une heure par jour pour ne pas trop les perturber. Et en effet, ils n’ont pas l’air surpris de nous voir. Ils vivent leur vie comme si on n’était pas là.

A la découverte des gorilles

Le briefing

J’imagine que vous vous en doutiez, pour l’occasion il faut se lever très tôt. Le rendez-vous pour le briefing est fixé à 7h30, dans les locaux du secteur Rushaga du parc. Le ranger qui nous accueille commence par nous donner plein d’informations extrêmement intéressantes sur les gorilles, leur environnement et leur structure sociale. Si seulement on avait lancé le dictaphone, ça nous aurait drôlement aidé pour rédiger notre page sur les gorilles de montagne ! La deuxième partie du briefing est plus sur le côté pratique : elle nous parle du déroulement du trek et des règles à respecter.

Une fois les instructions terminées, nous sommes répartis en groupe de 8 personnes, en fonction de notre forme physique et de notre motivation à marcher. En effet, chaque groupe va partir à la rencontre d’une famille de gorilles différente et certaines sont accessibles en 30 à 60 minutes alors que d’autres pourront nécessiter jusqu’à 3 heures de marche. Les gorilles ne seront pas mieux si on marche plus longtemps, mais ceux qui choisiront d’aller voir un groupe proche profiteront moins de la « promenade » dans la jungle… En ce qui nous concerne, c’est le groupe Bweza (qui signifie « école » en swahili) que nous allons rencontrer.

Le trek

Nous remontons à bord du 4×4 pour faire une dizaine de minutes de route jusqu’au point de début du trek et nous voilà partis à suivre le guide sur un chemin qui descend tout de suite très fort ! Nous marchons ensuite pendant 45 bonnes minutes sur ce qui ressemble à un sentier. C’est très légèrement boueux et glissant. Il faut occasionnellement traverser une rivière en marchant sur un tronc d’arbre ou sur des pierres. Mais dans l’ensemble, c’est plutôt facile. Quand on regarde autour de nous, le paysage est absolument incroyable. Nous sommes en plein milieu de la forêt la plus luxuriante que j’ai jamais vue. Après une brève pause de 5 minutes, notre guide pousse un cri, une sorte de « whooo ». Quelques secondes après, le même cri arrive en réponse : ce sont les pisteurs qui ont trouvé les gorilles ce matin qui répondent. A partir de ce moment-là, nous allons marcher en ligne droite vers les cris des traqueurs, peu importe la végétation qui se dresse devant nous. On comprend pourquoi c’est la forêt IMPENETRABLE de Bwindi ! Le guide crée littéralement un chemin avec sa machette pour escalader la montagne. Car oui maintenant, on prend le chemin le plus direct, et c’est face à la pente. Ça monte fort mais c’est toujours pas vraiment difficile physiquement. Comme le guide doit débroussailler le chemin, on s’arrête très régulièrement et on avance 5 mètres par 5 mètres.

« C’est tout droit ! »

Un grizzly dans la jungle…

La rencontre

Nous finissons par retrouver les pisteurs. Ils pointent du doigt vers la droite. Deux jeunes gorilles d’à peine 3 ans sont là, en train de jouer. Il se courent après et font des roulés-boulés dans les branches. C’est incroyable de voir à quel point ils sont à l’aise et se déplacent facilement dans cet environnement !

Alors qu’un des deux s’isole pour pouvoir grignoter quelques branches et feuillages, l’autre s’amuse à se lever sur ses pattes arrières pour se cogner la poitrine avec les poings. Face à ce spectacle, on se sent privilégiés comme jamais et complètement hors du temps.

Le meilleur moment sera quand le plus polisson des deux foncera sur Alexandra pour s’accrocher à ses jambes le temps de quelques secondes inoubliables.

Merci à Matou – notre partenaire de voyage – d’avoir immortalisé ces moments et de nous avoir autorisés à publier ses vidéos ici.

Au bout d’une grosse vingtaine de minutes, le guide nous fait signe de le suivre. Il débroussaille à nouveau la jungle sur une dizaine de mètres. On aperçoit d’abord une femelle, qui s’échappe aussitôt démasquée, et à peine plus loin, un gros mâle au dos argenté étendu de tout son long au milieu de la végétation. On peut voir à ses blessures qu’il est assez âgé. On apprendra plus tard qu’il s’agissait en fait du mâle dominant du groupe, sur le point d’être détrôné par un plus jeune. Le ranger continue d’avancer et on a la surprise de découvrir une femelle avec à ses côtés un bébé de trois mois qui a l’air complètement naïf. Ils sont en train de manger, perchés dans un arbre.

Mais ils se font déloger quelques minutes plus tard par un autre mâle adulte au dos argenté  qui va s’empiffrer de feuilles pendant les 20 prochaines minutes.

Malheureusement pour nous, la règle est très stricte, on ne peut passer qu’une heure en leur compagnie, pas une minute de plus ! On les laisse donc à leur vie de gorilles, en espérant qu’ils en profitent pour faire plein de bébés !
Sur le trajet du retour, les rangers marchent assez vite et on ne passe pas loin d’une ou deux chutes sur les feuilles mouillées au sol ! A mi-chemin, on a tout de même droit à une pause pique-nique pour reprendre des forces avant de rejoindre notre point de départ.

Infos pratiques

Le permis

Pour pouvoir faire cette activité, il faut obtenir un permis auprès de l’Uganda Wildlife Authority (UWA). Son prix est élevé : 600 US$ en 2018. Mais c’est de l’argent bien dépensé. D’une part parce que l’expérience est incroyable et d’autre part parce que les fonds servent à la protection des gorilles. Et si aujourd’hui, la population augmente, c’est aussi grâce au tourisme.

La demande étant très forte, il est recommandé de s’y prendre 6 à 9 mois à l’avance. En ce qui nous concerne, nous nous y sommes pris un peu tard (environ trois mois avant). Comme nous prévoyions un voyage en basse saison, nous avons pu obtenir nos permis début septembre pour un trek début décembre. C’est l‘agence de voyage qui s’était occupée d’effectuer cette réservation pour nous. Pour ceux qui prévoient un voyage en self-drive, nous avons lu sur des forums que les loueurs de 4×4 peuvent se charger de la réservation pour vous.

Les porteurs

Il est possible (et on vous le recommande) d’engager un porteur pour le trek. Il faudra juste le dire au guide une fois les groupes formés. Vous le paierez à la fin du trek, du montant de votre choix, sachant que le parc demande à ce que vous lui donniez 20 US$ minimum. Les porteurs sont des locaux qui vivent dans les villages alentours et qui ont l’opportunité de faire ça une à deux fois par mois (ils ont un système de rotation pour que tout le monde bénéficie des revenus du tourisme). Le porteur aura plusieurs utilités : porter votre sac bien entendu, mais aussi vous stabiliser, vous tirer ou même vous pousser dans les moments les plus compliqués du trek ! Autant dire qu’avec notre matériel photo qui pèse lourd, on n’a pas hésité un seul instant. Ça a été l’occasion pour nous de rencontrer deux locaux extrêmement gentils.

Est-ce qu’on a l’air d’avoir aimé notre trek aux gorilles ?

L’équipement

Ça parait évident mais il faut avoir de bonnes chaussures de randonnée. Ça serait quand même dommage de se blesser une cheville en plein milieu du trek ! Ensuite, il faut prévoir des chaussettes hautes, dans lesquelles on pourra glisser son pantalon. Il y a beaucoup de fourmis rouges dans tout le pays et elle ne rêvent que d’une chose, c’est de nous mordre ! Il est également impératif de ne pas oublier son imperméable. Ici, la pluie part aussi vite qu’elle est arrivée mais quand il pleut, c’est pour de vrai et vu qu’on est en altitude (à généralement plus de 2000m), on peut vite attraper froid. En revanche, on avait lu que des gants pouvaient être utiles pour s’accrocher aux branches sans se blesser.  Pour être honnêtes, on s’en est très bien passé. Enfin, pensez à apporter un pique-nique avec beaucoup d’eau (les lodges peuvent vous le préparer). N’oubliez pas qu’on sait quand on part, mais pas quand on rentre. Alors autant avoir de quoi recharger ses batteries si jamais le trek dure un peu longtemps.

Une fois le groupe constitué, le guide propose de prêter un joli bâton de marche aux couleurs du drapeau ougandais. C’est une bonne idée de l’accepter, il nous a été utile plus d’une fois pour nous stabiliser dans les passages un peu délicats.

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Dites nous tout

6 Commentaires

  1. BARRET Dominique

    Bonjour nous partons en Janvier en Ouganda Merci pour vos conseils ! je suis rassurée par la possibilité de prendre des porteurs , vu la difficulté annoncée de la marche et mon matériel photo !
    A ce propos ,pouvez vous me dire quels objectifs vous avez pris ou vous prendrez si vous repartez voir les gorilles?Est ce qu’une ligue focale est souhaitable àu un 70 200 suffit pour faire des gros plans?je n’ai aucune idée de la distance à laquelle nous les observons?
    bravo pour vos photos et commentaires

    Réponse
    • Alexandra

      Bonjour Dominique, Lorsque les rangers ont trouvé les gorilles, ils nous placent à une certaine distance d’eux pour ne pas les perturber (environ 8-10m d’après mes souvenirs). Mais si ce sont les gorilles qui ont envie de s’approcher de nous par curiosité, ils les laissent faire. On s’est ainsi retrouvés très près de deux jeunes, l’un d’eux ayant même fini par s’accrocher à mes jambes avant d’essayer de piquer les gants de la dame à côté de moi !
      Nous te recommandons donc d’avoir à la fois un objectif type 70-200 pour ces moments privilégiés mais aussi un plus gros télé-objectif (j’avais un 100-400, Mathieu un 500mm) pour les observations de plus loin ou faire de beaux zooms sur certains détails.
      J’espère que l’Ouganda vous offrira de beaux moments et de belles rencontres animales 🙂

  2. Pierre-Olivier

    Un grand Merci pour ce site magique, rempli de voyages qui sont sur ma « wish list ».
    Les photos sont vraiment très chouettes et les commentaires très utiles.
    Nous partons début Février en Ouganda avec 2 treks Gorilles prévus (un à Ruhinka et l’autre à Mgahinga … nous voulions profiter au maximum de ce voyage).
    J’ai bien pris note de tous les conseils pour se préparer au trek qui peut être long et humide dans cette forêt.
    Concernant le matériel photo, mon seul télé-objectif est limité en terme d’ouverture (C’est un 100-300 avec ouverture 4 – 5.6). Pensez-vous que cela suffit compte tenu du manque de luminosité ? J’ai aussi un objectif avec une ouverture 1.7 mais avec une focale fixe 42.5mm (J’ai un appareil micro 4:3 donc ça équivaut à 85 mm en plein format).
    Autre question, qu’aviez-vous prévu pour protéger les appareils de l’humidité et la pluie ?
    Et enfin dernière question : vous aviez confié vos sacs à dos avec le matériel photo aux porteurs ?
    Merci 🙂

    Réponse
    • Mathieu

      Bonjour Pierre-Olivier,

      J’arrive malheureusement bien trop tard pour répondre à toutes ces questions 🙁

      J’espère néanmoins que vous avez passé un super séjour en Ouganda, que les moments passés avec les gorilles ont été magiques et que vous avez réussi à les immortaliser.
      Si jamais vous repassez par là, je suis curieux de savoir si le 100-300 a fait l’affaire…

  3. Elisabeth

    Bonjour par quelle agence etes vous passés je ne trouve pas l’info et je prévois ce voyage. Merci

    Réponse

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